samedi 6 août 2011

MICHAL ROVNER, archéologie, mémoire et territoire



Art contemporain au Louvre
Histoires
Installations de l'artiste Michal Rovner, été 2011

http://www.tousazimuts.org/article-construction-destruction-reconstruction-michal-rovner-78186964.html



"Je souhaite trouver cette connexion avec les pierres. Ce qui m’intéresse le plus, c’est ce processus temporel. Le Louvre permet ce déplacement temporel et spatial d’une salle à l’autre, d’une époque à l’autre. "


Depuis plusieurs années le Louvre s’ouvre à des artistes contemporains qui viennent exposer dans le palais. Cette année c’est au tour de Michal Rovner une artiste israélienne révélée en 2005 à l’occasion de sa rétrospective « Fields of Fire » au musée du Jeu de Paume. Née en 1957 elle travaille en Israël et à New York, après des études de photographie et de cinéma elle réalise des créations sur le thème de la frontière et de la maison. Marquée par les conflits du Moyen-Orient elle développe son œuvre sur les thèmes de l’archéologie, de la mémoire et du territoire.
Dans le musée elle expose dans le Louvre médiéval (aile Sully), dans les salles du Levant des antiquités orientales et dans la cour Napoléon.


Petit documentaire sur le travail de Michal Rovner au Louvre en 2011 / Cliquer sur le lien suivant :

http://www.google.fr/url?sa=t&source=video&cd=2&ved=0CDYQtwIwAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.france24.com%2Ffr%2F20110620-fr-culture-Histoires-Louvre-Michal-Rovner-louvre-musee&rct=j&q=louvre%20rovner&tbm=vid&ei=wAI9TuL6EouE-wbSwZmZAg&usg=AFQjCNEallN-d83j6MtW1DMaGsAdvviFbA&cad=rja


Sur les murs de l’ancienne forteresse de Philippe-Auguste l’artiste projette des silhouettes animées.







Dans les salles des antiquités orientales consacrées à la Jordanie et la Palestine ce sont des vidéo projections sur des vestiges archéologiques.

Fragments (détail), vidéo-projection sur pierre




Lubnan, vidéo-projection sur une pierre de Palestine


Cliquer sur les liens suivants pour découvrir un petit documentaire vidéo présentant l'ensemble des installations de l'artiste au Louvre :

http://www.google.fr/url?sa=t&source=video&cd=1&ved=0CDgQtwIwAA&url=http%3A%2F%2Fwww.universcience.tv%2Fmedia%2F3438%2Fmichal-rovner--archeologie--memoire-et-territoire.html&rct=j&q=rovner%20&tbm=vid&ei=sSs9TsThDInn-gaw4LCNAQ&usg=AFQjCNGysyZ0x1dLvNkHu5t9xcJROYDJnw&sig2=d74ZsQxDm6YvTFV6JS6gKA&cad=rja



Deux œuvres monumentales de l'artiste ont surgi à côté de la Pyramide du Louvre à Paris: l'un des édifices est fait de pierres retrouvées dans des ruines de maisons israéliennes et palestiniennes, qui chuchotent encore l'histoire de leurs habitants.


Pendant trois semaines, des maçons palestiniens et israéliens ont monté pierre à pierre ces deux "Makom" ("espaces" en hébreu) dans la cour Napoléon, près de l'entrée du musée qui consacre une exposition à cette artiste contemporaine.


http://www.lepoint.fr/culture/au-louvre-les-pierres-chargees-d-histoires-de-michal-rovner-20-05-2011-1333097_3.php

Le premier "Makom", de forme cubique, est composé de pierres calcaires, que la plasticienne, née en Israël, a trouvées dans les décombres d'habitations de Jaffa, Ramallah, Jérusalem, Naplouse ou Bethléem.

Cet édifice compact de 40 tonnes, fait de pierres blanches non retaillées, qui se touchent, a été présenté à New York en 2008 par la galerie Pace. Il a été remonté à Paris pour l'occasion.






"C'est un collage de différents temps, différentes histoires, différentes biographies", explique à l'AFP Michal Rovner, qui vit près de Tel Aviv.


"Ce sont de vraies gens qui ont vécu au milieu de ces pierres. Leurs histoires se touchent. Cela parle du vivre ensemble", ajoute l'artiste marquée par les conflits socio-politiques du Moyen-Orient dont l'origine remonte, souligne-t-elle, à des temps très lointains.

Le deuxième "Makom", 70 tonnes, est une nouvelle création, conçue spécialement pour cette exposition au Louvre. Fait de pierres volcaniques noires, l'édifice est fendu en diagonale et à moitié en ruine.

Michal Rovner est allée chercher ces pierres dans le Golan, à la frontière avec la Syrie, sur une faille, indique Marie-Laure Bernadac, chargée de l'art contemporain au Louvre et commissaire de l'exposition.


L'artiste a intitulé son exposition "Histoires". "Je m'intéresse à différentes époques, au regard du passé ici mais aussi au regard de l'endroit d'où je viens", dit-elle. "C'est important de pouvoir transposer mon œuvre dans d'autres lieux", ajoute-t-elle.

Pour permettre à ses constructions d'être déplacées, Michal Rovner utilise une technique classique en archéologie : la numérotation de chaque pierre. Chacun des édifices peut ainsi être déconstruit et reconstruit.


Pour découvrir d'autres œuvres de l'artiste, cliquer sur les liens suivants :

http://www.google.fr/url?url=http://www.dailymotion.com/video/x4v04b_michal-rovner_creation&rct=j&sa=X&tbm=vid&ei=sSs9TsThDInn-gaw4LCNAQ&ved=0CEgQuAIwBQ&q=rovner+&usg=AFQjCNFn9mGXqQXZ4pyIwE-IES2MpHTgHA&cad=rja

http://www.youtube.com/watch?v=xHxhy2iSgT8&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=lXX9xrDJt-8&feature=related





lundi 11 juillet 2011

JOAN FONCUBERTA



Mise en espace et mise en scène : Joan Fontcuberta, série Fauna (Faune).






Photographe contemporain catalan mais aussi diplômé en sciences de l'information, Joan Fontcuberta fait œuvre d'analyste exigeant de la transmission de l'information et questionne pour cela toutes les formes de prétendues vérités. Sa démarche est simulatrice et s'appuie sur les possibilités offertes par l'image photographique et ses capacités de manipulation. La série « Faune », créée entre 1985 et 1989, est un mélange de photographies, textes, cartographies, schémas, vitrines et vidéos dont l'installation simule avec force détails les découvertes faites par un soi-disant professeur Ameisenhaufen, zoologiste de son état. Par l'insolite et le vraisemblable, Joan Fontcuberta gagne la confiance du spectateur.

Cliquer sur le lien / Site de l'artiste : http://www.fontcuberta.com/


"S'il est une vertu dont l’œuvre de Joan Fontcuberta n'est pas dénuée, c'est bien l'espièglerie. Depuis maintenant près de quatre décennies, c'est avec une bienveillante malice que cet artiste catalan utilise l'aura d'authenticité de l'image photographique pour inventer des histoires, répandre des rumeurs, engendrer des chimères, créer des mythes, et nous faire ainsi prendre des vessies pour des lanternes.

Les premiers échos du travail de Fontcuberta se firent entendre sur la scène internationale au milieu des années 1980 avec une série intitulée "Fauna". A l'époque, il prétendit avoir découvert les archives du professeur Ameisenhaufen, un cryptozoologue allemand spécialisé dans l'étude des espèces animales rares, supposées disparues, ou dont l'existence même est sujette à caution. A partir de 1987 il présenta ces archives dans divers lieux selon des dispositifs muséographiques habituellement employés dans les institutions scientifiques. Des vitrines exposaient des notes dactylographiées, des croquis d'après nature, des cartes, des fragments osseux, quelques spécimens empaillés et quantité de photographies. Des panneaux didactiques s'employaient à expliquer aux visiteurs les particularités du Micostrium vulgaris, du Centaurus neandertalensis, ou du Cercopithecus icarocornu : leur morphologie, leur type de comportement, de nourriture ou d'habitat, et jusqu'à leur mode de reproduction. Présenté comme simple commissaire d'exposition, Fontcuberta avait en fait fabriqué de toutes pièces chacun des objets qui la composaient. A sa demande un taxidermiste avait associé, dans la plus pure tradition des wolpertinger allemands, des morceaux d'animaux provenant d'espèces différentes afin de recomposer des créatures imaginaires. Celles-ci avaient ensuite été photographiées en situation. Il restait encore à confectionner l'environnement documentaire, à le vieillir artificiellement, et à présenter le tout semon les principes didactiques des musées scientifiques, pour que l'ensemble apparaisse comme une authentique archive fraîchement exhumée".

Clément Chéroux


http://www.facebook.com/photo.php?fbid=199423450103632&set=a.199423376770306.52492.175592792486698&type=1&theater#!/photo.php?fbid=199423450103632&set=a.199423376770306.52492.175592792486698&type=1&theater&pid=557956&id=175592792486698


Dans cette série l'artiste prétend montrer des créatures qu'il aurait découvertes en Écosse à partir des recherches d'un scientifique mystérieusement disparu. Dans son bestiaire apparaissent : des serpents à pattes, des singes ailés, des oiseaux à carapace et même un monstre du Loch Ness.











Quelques pages de l'album Fauna, Photovision, Séville, 1999




Pour accéder à une présentation complète de Fauna, via le blog "espace-holbein" , cliquer sur les liens suivants :

http://espace-holbein.over-blog.org/article-joan-fontcuberta-fauna-75373235.html

http://espace-holbein.over-blog.org/article-joan-fontcuberta-fauna-2-75508313.html

http://espace-holbein.over-blog.org/article-joan-fontcuberta-fauna-3-75657204.html

http://espace-holbein.over-blog.org/article-joan-fontcuberta-fauna-4-76085453.html





Joan Fontcuberta

Exposition "Des monstres et des prodiges", présentation de "Fauna" au Musée-Château d'Annecy, 2008


Depuis les années 70, Joan Fontcuberta joue sur les faux-semblant en recourant à divers stratagèmes : photomontage, hybridation d'animaux naturalisés, ou au contraire falsification de documents. A travers un parcours rétrospectif et inédit conçu autour de la notion de cabinet de curiosité, les Musées de l'agglomération d'Annecy ouvrent au public les portes de l'univers foisonnant et totalement décalé de cet artiste, à découvrir sous l'angle du pastiche et du détournement.


Cette exposition sur le thème du « Cabinets de curiosité » ou plutôt du « Cabinet des chimères », instaure un dialogue entre des documents tirés des collections de sciences naturelles du Musée-Château, et de pures créations nées de l'imaginaire de l'artiste. Brouillant les pistes, Joan Fontcuberta nous invite non sans humour à garder un esprit critique et un regard vigilant face à ses œuvres.


L'artiste nous démontre en effet combien les apparences sont trompeuses. Avec Fauna Secreta, une immense installation montrée pour la première fois en France dans son intégralité, il nous propose de découvrir d'étonnantes créatures qu'il prétend avoir découvert en 1987 avec son compère Pere Formiguera, dans le grenier d'une maison de Glasgow appartenant à un mystérieux Dr Peter Ameisenhaufer, décédé dans un accident de voiture. Bien que la présentation paraisse des plus rigoureuses et scientifiques, ces monstres, tels un « Centaurus Neandertalensis » aux pattes de cerf et à tronc de singe, suscitent une certaine perplexité.


Joan Fontcuberta, "Le professeur et centaurus", série Fauna


Outre ce bestiaire saugrenu qui donne son nom à l'exposition -le titre « Des monstres et des prodiges » étant emprunté à Ambroise Paré, un chirurgien de la Renaissance qui avait lui-même recensé toute une série de monstres aux frontières de la réalité et de la mythologie – Joan Fontcuberta présente aussi le fossile d'un Hydropithèque ou Sirène, récemment découvert aux abords du lac d'Annecy; un Herbarium, composé de trente curieux spécimens photographiés, mis en dialogue avec une partie de l'herbier des collection du Musée-Château ainsi qu'une "séd'orogenèses", des paysages prodigieux que nul n'a jamais vu, confrontés à des maquettes stratigraphiques trouvées dans les réserves du Musée-Château.


Joan Fontcuberta, "Micostrium Vulgaris", série Fauna


Fiction? Réalité? Joan Fontcuberta joue sur la confusion des genres, laissant chacun cheminer face à ces monstres et ces prodiges issus du monde végétal, animal et minéral, aussi fascinants que déconcertants ou amusants, suivant les points de vue. Cette réflexion qui soulève des questionnements plus que jamais d'actualité sur la véracité de tout soit-disant document, se poursuit à travers la projection d'une série de films au sein du parcours, sélectionnés en partenariat avec la Biennale du film espagnol, qui fête ses 25 ans en 2009 sur le thème du « fake » ou vrai-faux documentaire.


Le parcours se prolonge à l'artothèque d'Annecy qui présente le Spoutnik, une autre œuvre de Joan Fontcuberta dans laquelle l'artiste apparaît sous les traits d'un vrai-faux cosmonaute russe.


http://www.actuphoto.com/pronews/pageprint.php?id=6530

http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=3&ved=0CCkQFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.actuphoto.com%2F6530-joan-fontcuberta-des-monstres-et-des-prodiges.html&rct=j&q=fontcuberta%20actu%20photo&ei=GRUjTvipCYeG-wask4GXAw&usg=AFQjCNFPUDygbUWCP1a-gKIbaPXUY_6-Bw&sig2=7wCGOTLoa1YZda7Q-7AK3g&cad=rja





Joan Fontcuberta, présentation de "Fauna" au Musée de l'hôtel Dieu de Mantes la Jolie, 2005


" Fauna (1985-1989), réalisé par Joan Fontcuberta et Pere Formiguera, mélange photographies, textes, cartographies, schémas, vitrines, et autre projection vidéo, racontant avec force détails, l'histoire de découvertes zoologiques incroyables, faites au début du XX° siècle par le Professeur Ameisenhaufen...





... Les photographies réalisées par son assistant (tirages argentiques légèrement jaunis, à l'appui), sont accompagnées de fiches techniques, annotations rédigées par le professeur et présentant le contexte dans lequel ces espèces ont été photographiées, révélant l'identité des contacts qui avaient à l'époque permis au professeur de faire ses découvertes, les types, sous-types, classe, morphologie, mœurs et numérotations des animaux, répertoriés dans ses archives...




... L'ensemble est précédé d'un texte racontant le parcours personnel du professeur, d'une qualité littéraire indéniable et parfaitement convaincante, ci ce n'étaient les quelques détails disséminés qui laissent entrevoir la supercherie."





Nathalie Parienté
Extrait de la présentation de l'exposition "Joan Foncuberta , Sciences-Frictions, Musée de l'hôtel Dieu, Mantes la Jolie, 2005"

Cliquer sur le lien :
http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=5&ved=0CDwQFjAE&url=http%3A%2F%2Fwww.nathaliepariente.fr%2Fpdf%2Fprojets_fontcuberta_fr.pdf&rct=j&q=fauna%20fontcuberta%20mantes%20la%20jolie&ei=W0obTsn6KI-6-AaMx4XYBw&usg=AFQjCNE_SZzbWiOvGa2jLajezIPe-LaFOw&sig2=dwChlaFlk9Q4EwhBHnXNxw&cad=rja







Extraits d'un entretien autour de l'exposition "Jardin de Momies"

Galerie de L'œil du Poisson, 1985

"Tout mon travail questionne le mandat documentaire de la photographie, qui est pour moi seulement une convention culturelle et idéologique. Retouchées avec l'ordinateur, les photos que j'ai prises des arbres emballés ont été disposées horizontalement pour qu'elles se rapprochent davantage de la figure du corps embaumé. Dans le fond ce qui m'intéressait ici, c'était l'ambiguïté des images."


Joan Fontcuberta, " Jardin de Momias", 2001





"Mon travail a ... à voir avec l'action de simuler. Simuler/dissimuler..."


Joan Fontcuberta "Solenoglypha Polipodida", série "Fauna"

Joan Fontcuberta "Miracle de la lévitation", série "Miracles & Co", 2002

"... Il y a toujours un jeu d'opposition : intérieur-extérieur, présent-passé, vie-mort, naturel-artificiel, etc., mais de toute façon, ces dialectiques ne sont pas traitées sous une forme solennelle et transcendante, sinon avec un clin d'œil ironique..."


Joan Fontcuberta "Alopex Stulus", série "Fauna"

"... Les animaux, mais aussi la nature in extenso. La nature et ses limites. Pour moi le conflit, entre la nature et le monstre, est un conflit qui m'intéresse particulièrement, c'est un conflit d'ordre esthétique et le conflit entre la nature et la culture en est un d'ordre idéologique..."

http://www.oeildepoisson.com/__archives/expos/archives/sylvie_joan/sylvie_joan.html







Présentation de l'artiste

Joan Fontcuberta

Espagne 1955-

Né en 1955 à Barcelone
Historien, photographe, essayiste, enseignant et commissaire d’exposition, Joan Fontcuberta est un artiste multidisciplinaire. Il suit des études en communication à l’Université Autonome de Barcelone de 1972 à 1977, avant de travailler dans la publicité, le journalisme et d’enseigner à l’École des Beaux Arts de Barcelone. À partir de 1974, il s’oriente définitivement vers les Arts Visuels, et met en application ses diverses expériences dans la réalisation de ses projets créatifs. Par ailleurs, il développe une réflexion critique et théorique sur la photographie en publiant articles et essais divers.
Au début des années 1980, il est co-fondateur de la revue “Photovision” (une publication internationale consacrée à la photographie et aux arts visuels) et membre fondateur de la “Primavera fotogràfica” à Barcelone (Printemps Photographique).
L’ensemble de sa réflexion s’articule autour de la mise en doute perpétuelle des modes de représentation et de la véracité des informations véhiculées par les médias. Il touche ainsi à des domaines divers tels-que la science, la mythologie, les légendes et les faits historiques. Chaque projet est très documenté et analysé avant d’être mis en oeuvre dans la codification exacte de l’univers abordé. On peut citer ici “Sputnik” (reprenant l’esthétique des journaux russes communistes propagandistes), “Herbarium” (reprenant la codification scientifique) ou encore ”Volte Face” (reprenant l’esthétique du carnet de note basé sur une correspondance entre deux religieux paléontologues). Joan Fontcuberta s’évertue à brouiller les pistes et met en éveil notre mémoire collective à travers des projets de fiction basés sur la réalité, à moins que ce ne soit la réalité qui se base sur la fiction. Pour la commande “Mazzeri”*, il s’est intéressé à une histoire corse ancestrale celle “du berger des morts”.

Joan Fontcuberta, "Mazzeri", 2002

La part de fiction et de réalité n’étant pas évidente par rapport à cette croyance, Joan Fontcuberta n’a rien inventé mais cherché à coller au plus près des différentes informations recueillies. Ainsi, tout comme le Mazzeru est le symbole de la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, ses photographies sont à la limite entre le jour et la nuit, le visible et l’invisible. Il a réalisé des montages et des trucages subtils dans les images qui nous laissent une impression “d’étrange“. Le travail final propose une installation avec une interaction entre les photos encadrées, des projections de visages sur peaux de sanglier et le livre-oeuvre, mis en scène sur un promontoire, éclairé par une lumière dirigée. L’ensemble de son travail est fortement influencé par le milieu surréaliste ainsi que par la dimension analytique de l’art conceptuel. Ses recherches se poursuivent et il prépare une géographie virtuelle avec des paysages générés grâce à un logiciel de simulation photoréalistique qui a été conçu pour interpréter des chefs d’oeuvres dans l’histoire du paysage (Courbet, Cézanne, Monet, etc.) comme s’il s’agissait de donnés cartographiques. Avec l’ensemble de cette série, le livre, “Landscape without Memory” sera publié chez Aperture, New York, à l’automne 2005. Joan Fontcuberta travaille également sur la parodie d’un parti politique, avec ses candidats souriants et ses fausses promesses.


http://www.photographie.com/?autid=100395


DEMARCHE

Alors qu’il travaille à la fois dans la publicité et le journalisme, Joan Foncuberta mène parallèlement une démarche artistique qui allie arts visuels et réflexion théorique. Fasciné par le pouvoir de l'image et sa surexploitation par les médias actuels, il travaille sur la notion de représentation et du vraisemblable. Il explore, par le biais du documentaire et de la dimension narrative, l’image photographique.

Joan Fontcuberta : "L’appareil photographique est pour moi un outil comme il en est peu, pour penser la réalité dans ses multiples champs. Deux forces convergent dans mon travail : l’une qui va vers une tension de l’espace entre la réalité et la fiction ; l’autre vers l’exploration du territoire qui s’étend entre la description et la narration. J’ai tendance à considérer mes projets comme un texte, un récit."

Il cherche à casser l’image de la photographie naturaliste et va au-delà du rôle traditionnel de cette technique. Pour Fontcuberta, la fiction relève du processus de construction et de déconstruction de l’image. Il met ainsi en scène des histoires inventées de toutes pièces. Fasciné par l’impact des sciences occultes, la magie, la religion, il présente une œuvre quasiment ésotérique dans laquelle il se plait à mêler le vrai du faux, jouant du trompe-l’œil, de la retouche d’images ou encore du photo-montage. Il travaille ainsi sur des croyances ou des mythes comme le Cocatrix d'Oiron ou les Mazzeri corses, phénomènes surnaturels qui entretiennent un sentiment de trouble.

Les propositions très étranges voire surréalistes de Fontcuberta plongent le spectateur dans le doute, à la recherche de la véracité de ses images et de ses textes. L'artiste questionne ainsi les habitudes de tout un chacun devant l’image en dévoilant les mécanismes de formation de celle-ci et ces codes de représentations. Pour prévenir du simulacre de la photographie, il recourt à des procédés de distanciation comme l’ironie ou encore au meta-langage. Ainsi, les textes qui accompagnent les photographies ne sont eux aussi que pures provocations.

SYNTHESE

En questionnant la véracité du médium photographique dans son rapport au réel, Joan Fontcuberta construit une œuvre ironique et distanciée qui interroge la notion de représentation et le pouvoir évocateur de l'image.

http://www.rurart.org/ludart_rurart/demarche_oeuvre.php?id=46

Joan Fontcuberta, "Esquelet de Felis Pennatus", photographie, 1989




L'hydropithèque ou les sirènes de Digne - Quand le fossile se joue de l'art et de l'archéologie

Il existe aux alentours de Digne-les-Bains, dans les Alpes de Haute-Provence (région riche en phénomènes géologiques), au cœur du parc de Saint-Benoît, un curieux musée, le Musée Promenade, qui a la particularité d’offrir à la vue du promeneur, amateur d’art, des installations d’œuvres contemporaines émanant d’artistes en résidence à Digne, fruits d’une inspiration puisée dans le milieu naturel du pays.

Au détour du sentier des Remparts, près de la majestueuse cascade pétrifiante, dans un abri sous roche, se cache un étrange fossile, squelette de forme humaine encastré dans la roche dont le corps se termine ... en queue de poisson !

Cet « Hydropithèque » ou Hydropithecus (« singe d’eau ») offert à la sagacité du visiteur - promeneur, n’est autre qu’une œuvre d’art contemporaine créée par l’artiste catalan espagnol, Joan Fontcuberta.

Joan Fontcuberta, alias Jean Fonta, réalisera trois installations de ce « chaînon manquant » dans la Réserve géologique, et forgera de toute pièce l’histoire de cette « invention » archéologique fabuleuse en exhumant et publiant la correspondance de l’abbé Fonta avec le père Albert Félix De Lapparent, éminent géologue et représentant des plus hautes instances religieuses...

Cette fiction narrative a fait l’objet d’un catalogue paru en 2000, à l’occasion de l’exposition de Joan Fontcuberta sur « Les Sirènes de Digne ».

C’est à la découverte de cette œuvre conceptuelle et "fictionniste", que nous vous invitons...


Par Florence Galli-Dupis, le 27 Avril 2004, au GARAE.

http://www.garae.fr/spip.php?article118


Joan Fontcuberta, "L'hydropithèque", dessin


Cliquer sur les liens ci-dessous pour découvrir deux petits reportages présentant l'exposition :

http://www.google.fr/url?sa=t&source=video&cd=5&ved=0CEkQtwIwBA&url=http%3A%2F%2Fwww.dailymotion.com%2Fvideo%2Fxf12gm_salle-de-l-hydropitheque-joan-fontc_creation&rct=j&q=fontcuberta%20joan%20fauna&tbm=vid&ei=_l0fTsHGIMSg-wbv3LzAAw&usg=AFQjCNHCijnDQ9w8Y--nA8Ck05s4zJ5gKg&sig2=u5AhRI3FRL-ZcnKMZP0L3Q&cad=rja


Interview avec Joan Fontcuberta aux rencontres photographiques d'Arles 2011 :

Interview avec Joan Fontcuberta // Rencontres d'Arles 2011 from Photographie on Vimeo.







Une expo photo de Fontcuberta volée... dans sa quasi intégralité
Par Louis Mesplé | Rue89 | 04/06/2011 | 18H06



Cliquer sur le lien suivant pour découvrir l'article:

http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=0CBoQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.rue89.com%2Foelpv%2F2011%2F06%2F04%2Fune-expo-photo-de-fontcuberta-volee-dans-sa-quasi-integralite-206115&rct=j&q=fontcuberta%20rue%2089&ei=8xAjTt_iGpH_-gbhuJTbDA&usg=AFQjCNFzHlxFAJ0zIVX7a_v0WMm3RlW0KQ&sig2=1ZgB3apFy6qfOF1NMKR2vw&cad=rja

















mercredi 22 juin 2011

La photographie argentique / quelques aspects techniques






La photographie argentique
(page en cours de construction)

Tout appareil photographique est en fait une chambre noire plus ou moins complexe.

Le principe est simple : la lumière qui pénètre par un trou minuscule dans une boîte hermétique projette sur la paroi opposée une image renversée des objets situés devant la boîte.



Photo-graphie = de photon (particule de lumière) et de graphie (écriture) = écriture de la lumière.




Enregistrer l'image

Pour enregistrer l'image ainsi formée, il suffit de placer contre cette paroi un support sensible à la lumière. Au début de l'histoire de la photographie, on y plaçait une plaque de verre, recouverte d'halogénures d'argent : ces cristaux ont l'habile particularité d'être sensibles aux radiations lumineuses. Ainsi, après développement, l'image se forme en négatif; plus les cristaux ont été exposés, plus ils noircissent.


Le tirage photo est en fait l'action de transformer ce négatif en positif

Aujourd'hui en photographie argentique, on emploie toujours ces mêmes halogénures (le terme "argentique" en dit long), mais sur des supports souples : la pellicule.



En photographie numérique, on a abandonné les réactions photochimiques ; la pellicule et ses halogénures sont remplacés par un capteur.


Un négatif




Sélection d'un négatif à agrandir





Dans la chambre noire, laboratoire photographique





Développement du positif / Tirage de l'image photographique


Le négatif est placé dans le porte-négatif.




Le porte-négatif est placé dans l'agrandisseur.


À la lumière d'une lampe inactinique, le papier est déposé dans le margeur.




À l'aide du porte-oculaire et du bouton de réglage sur l'agrandisseur, la mise au point du grain du négatif sur le papier est effectuée.




Le papier (photo sensible) est exposé,

puis déposé dans différents bains.








Les différents bains




Bain n°1 = révélateur.

C'est le produit qui permet le développement, l'apparition de l'image.




Bain n°2 = bain d'arrêt

C'est la partie du traitement qui permet de stopper l'action du révélateur.





Bain n°3 = fixatif

C'est le bain qui permet de stabiliser l'image.










Un film qui traite de l'image photographique

Extrait de "Blow up", film de Michelangelo Antonioni, 1966













Le sténopé

Un sténopé est un dispositif optique très simple permettant d'obtenir un dérivé de la camera obscura. Il s'agit d'un trou de très faible diamètre. Par extension (un trou n'est pas un objectif), on appelle ainsi l'appareil photographique utilisant un tel dispositif.


Principe de fonctionnement

Un appareil photographique à sténopé se présente sous la forme d’une boîte dont l’une des faces est percée d’un minuscule trou qui laisse entrer la lumière. Sur la surface opposée au trou vient se former l'image inversée de la réalité extérieure, que l'on peut capturer sur un support photosensible (tel que du papier photographique). Pour faire simple, on peut dire que le sténopé fonctionne de la même façon que l'œil, il capture des images inversées du visible.

Du fait de la petitesse de l’orifice permettant à la lumière de pénétrer à l’intérieur de l’appareil et de l'absence de focalisation, le temps nécessaire pour impressionner la surface photosensible est très long. Selon la taille de l’appareil et de l'ouverture, il peut se chiffrer en secondes ou en heures. Le trou du sténopé est minuscule, par conséquent, il permet une plus grande latitude d'exposition et offre une très grande profondeur de champ (presque à l'infini).